Le toponyme, reflet d’un paysage et d’un pouvoir
Chaque nom de lieu nous parle d’implantation humaine. Au temps où “Clamatiacum” s’enracine, le territoire est marqué par :
- La juxtaposition des influences gallo-romaines et franques, sur des terres à la fois rurales et stratégiques (contrôle des passages de rivière, routes du sel et du vin venant d’Irancy et du Chablisien).
- Une présence de villas agricoles, attestées par la toponymie — “Varzy”, “Brassy”, “Montigny”, “Vauclaix” — signalant la maîtrise du paysage par de grands propriétaires terriens gallo-romains et le lent glissement vers la seigneurie médiévale.
Clamecy fut, du IX au XVIII siècle, propriété des comtes de Nevers, puis des évêques d’Auxerre. Pierre de Courtenay, comte visionnaire, fait de Clamecy sa capitale et y fonde l’hôpital royal dès le début du XIII siècle (1216), non sans peser sur la toponymie locale.
Le nom de la ville se confond alors avec celui de la justice et du marché, comme en témoignent des textes anciens : “Feria Clamiciaci” (foire de Clamecy), “Pont de Clamiciaco”. La micro-géographie urbaine (rue des Prêtres, quartier du Marché au Blé, port du Beuvron) découle directement de ce rôle médiéval affirmé de carrefour marchand et religieux (Annales, 1952).