Château-Chinon dans la féodalité du Morvan : pouvoir, influences et rivalités
Château-Chinon n’était pas seulement une place militaire, mais le cœur administratif de la seigneurie de Château-Chinon, parfois désignée comme le « baronnie du Haut-Morvan ». Sa position en surplomb permettait de dominer, surveiller et gérer un territoire plus vaste que la ville elle-même, incluant de nombreux hameaux et forêts alentour.
Les seigneurs de Château-Chinon et la mosaïque féodale
Entre le XI et le XVI siècle, la seigneurie connaît une succession de propriétaires, souvent issus des grandes familles nivernaises, bourguignonnes ou, plus rarement, capétiennes :
- Comtes de Nevers (XI – XIII siècles)
- Famille de la Tournelle, alliée aux ducs de Bourgogne (XIV siècle)
- Maisons de Bourbon et Boulogne, après 1450
À travers ces lignées se lisent les enjeux stratégiques du Morvan, point nodal pour le contrôle des routes forestières, du commerce du bois et du fer, et de la perception des impôts féodaux.
La vie sous l’ombre du château
- Pour la petite population rurale, le château exerçait une autorité ambivalente : coercition (corvées, taille) mais aussi refuge en cas d’attaque.
- Au pied de l’enceinte, les artisans, marchands et religieux étaient soumis au droit de ban, à la justice seigneuriale et aux coutumes locales. C’est ici, à l’abri du « grand mur » (vestiges visibles place Gudin), que se sont enracinés marchés, foires et lieux de mémoire collective.