Fonctions écologiques et services écosystémiques des haies bocagères
Des corridors verts : relier, protéger, restaurer
Une haie bien entretenue relie les bois, les prairies et les mares, tissant une trame verte qui facilite les déplacements des espèces. On parle d’“effet corridor” : les haies permettent aux amphibiens et invertébrés de gagner des zones humides, aux oiseaux de migrer d’un secteur à l’autre, limitant ainsi la fragmentation des habitats. Les études du patrimoine écologique de l’AFB montrent que les territoires bocagers riches enregistrent une biodiversité spécifique jusqu’à 30% supérieure à celle des secteurs de grandes cultures ouvertes.
Des puits de carbone en miniature et des alliées face au changement climatique
Une haie adulte capte, selon l’INRAE, entre 1,5 et 2,6 tonnes de CO₂ à l’hectare et par an. Elle atténue également l’effet d’îlots de chaleur, freine la vitesse du vent — limitant l’érosion des sols — et joue un rôle tampon lors des crues ou des sécheresses, grâce aux réseaux racinaires des arbres et arbustes (source : “Haies et adaptation aux changements climatiques”, ADEME, 2020).
Garde-fous contre l’appauvrissement biologique et la standardisation paysagère
En maintenant des haies pluri-étagées (arbres de haut jet, arbustes, manteau herbacé), les agriculteurs du Bazois freinent la régression de la faune champêtre (ex. : moineaux friquets, lézards gris, sauterelles du bocage). Les campagnes de fauche tardive et de taille douce, adoptées sur certains linéaires, permettent d’éviter les “fenêtres de silence” écologique qui frappent ailleurs en France.