Aux origines d’un paysage, entre histoire et géographie
Avant de marcher sur ces terres, il faut les imaginer nues. Au temps de César, le Morvan apparaissait aux yeux des Romains comme un massif de « forêts inextricables et de marais » (cf. Jules César, La Guerre des Gaules), repaire d’« hommes des bois ». L’alternance de plateaux, de vallons et de buttes, combinée à un sol acide et granitique, a déterminé très tôt la vocation sylvestre et bocagère de cette région. Le mot bocage vient d’ailleurs du vieux français « bosc », le bois, ce qui en dit long sur leur entremêlement.
C’est à l’époque médiévale que s’installe la trame du bocage nivernais : les communautés rurales, cherchant à protéger leurs terres du vent, du bétail errant ou des regards, dressent des haies vives et montent des murets. Ce patchwork de prés, de chemins cabossés et de rideaux d’arbres deviendra l’un des signes distinctifs du Pays Nivernais Morvan. À la fin du XIXe, plus d’un tiers de la surface du Morvan est encore couverte de forêts ; une proportion qui a progressé depuis.
Aujourd’hui, le pourcentage de surface boisée dans le Morvan est de près de 45% (Parc naturel régional du Morvan, 2022). Et les bocages structurent encore la majorité des vallées, dessinant un damier vu du ciel.