Un paysage morvandiau façonné par la lumière
Au cœur des massifs sombres du Morvan, les clairières dessinent des poches de lumière, rompant la monotonie des taillis et des bois de douglas. Ces ouvertures naturelles – ou plus souvent le fruit d’une mémoire agricole ancienne – ne sont ni uniformes ni anecdotiques. Elles ponctuent le territoire de leurs respirations, abritant une diversité d’espèces sans équivalent sous la futaie continue.
Dès la première carte d’État-Major du XIX siècle, le Morvan apparaît comme une mosaïque : alternance de prairies, bosquets et lisières cultivées, où les clairières font figure d’interfaces. Au fil des décennies, alors que la forêt gagne du terrain, leur nombre recule, mais leur valeur écologique augmente à mesure que la biodiversité doit s’y réfugier. Selon une étude menée par le Parc naturel régional du Morvan en 2016 (PNRM), les clairières représentent moins de 5 % de la forêt morvandelle actuelle, contre près de 15 % dans les années 1950.